Homme peignant un mur

Elisabeth Borne et Eric Dupond-Moretti au centre de détention de Muret pour promouvoir le travail pénitentiaire

Paru le 02 décembre 2021

Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, ministre de la Justice et Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion se sont rendus jeudi 2 décembre 2021 au centre de détention de Muret (Haute Garonne), pour visiter ses ateliers de travail pénitentiaire. Ils ont rencontré des travailleurs détenus et échangé avec des représentants de grandes entreprises françaises (Suez, Schneider Electric, Vinci, Microsoft, Safran…).

Cette visite a été l’occasion de mettre en lumière l’expérience d’entreprises déjà implantées en détention et de valoriser le travail pénitentiaire auprès des entreprises locales et nationales qui pourraient s’appuyer sur ce dispositif.

Le centre de détention de Muret, où 63,5% de la population écrouée travaille, fait figure de modèle dans ce domaine. « Cet établissement a été conçu autour du concept de travail, nécessaire à l'insertion professionnelle en sortie de prison et à la lutte contre la récidive. Aujourd’hui, on ne peut plus envisager un établissement pénitentiaire sans activité travail », a assuré Eric Dupond-Moretti.

En visitant l’atelier menuiserie géré par l’ATIGIP, l’atelier en concession de Safran ou l’entreprise adaptée Envoi, qui vient d’ouvrir ses portes pour accueillir des détenus travailleurs reconnus en situation de handicap, les chefs d’entreprises présents ont pu découvrir concrètement les possibilités de sous-traitance et de concession en prison.

Le travail pénitentiaire : un dispositif utile aux entreprises, aux détenus, à la société

La visite a été suivie d'une table rondeElisabeth Borne a insisté sur l'importance de faire du temps de la peine "un moment mis à profit pour acquérir des compétences, se former et faciliter autant que possible la réinsertion à la sortie", tandis qu'Eric Dupond-Moretti, plus concrètement, a rappelé les avantages du travail pénitentiaire pour les entreprises : coûts maîtrisés, flexibilité, et engagement sociétal. « Je ne veux plus que vous vous sentiez gênés de faire appel au travail en prison. Au contraire, vous pouvez en être fiers. Le travail en détention est utile aux patrons, aux détenus, à la société en faisant chuter le risque de récidive. » 

Un constat partagé notamment par Safran, implantée en détention depuis 50 ans et très satisfaite de ce dispositif, intéressant économiquement comme socialement. Comme elle, plusieurs des entreprises présentes ont réaffirmé à cette occasion leur engagement en faveur du travail pénitentiaire. 

d'autres sociétés se sont dites intéressées pour faire travailler des personnes détenues et/ou les embaucher à leur sortie de détention. Elles rejoindront ainsi les près de 400 entreprises qui font déjà confiance au travail pénitentiaire.  

 

Des outils novateurs pour aider les entreprises à s'engager

Pour aider les entreprises à s’engager pour le travail pénitentiaire et la réinsertion professionnelle des personnes placées sous main de justice, deux outils novateurs ont été présentés aux patrons présents :

  •  La plateforme IPRO360°, mise en œuvre par l’ATIGIP, qui propose une cartographie des lieux d'activité du travail pénitentiaire, permettant aux entreprises intéressées d’accéder à toutes les informations utiles sur les possibilités d'implantation.
  •  La plateforme Les Entreprises s’engagent, lancée en octobre dernier par la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion et le haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, qui intègre désormais une catégorie d’actions recensant les opportunités d’engagement offertes par l’ATIGIP aux entreprises souhaitant s’engager en faveur des PPSMJ : mentorat, accueil en immersion, embauche, implantation en prison…


Accroitre et diversifier l’offre d’emploi en prison

L’activité professionnelle est fondamentale pour la réinsertion des personnes incarcérées et la lutte contre la récidive. Le travail leur permet aussi de s’assurer une rémunération pour améliorer leur quotidien en détention, indemniser les victimes et se constituer un pécule pour préparer leur sortie.

En parallèle de la réforme du statut du détenu travailleur, prévue par la loi pour la confiance dans l’institution judiciaire votée le 18 novembre 2021, l’État travaille actuellement à accroître l’offre d’emploi existante et à diversifier les activités, notamment dans les secteurs du numérique ou de l’économie sociale et solidaire, pour favoriser l’acquisition de compétences valorisables sur le marché du travail et l’insertion des personnes détenues dans des secteurs porteurs à leur sortie de prison. Il s’agit également de diversifier l’offre auprès des publics les plus éloignés de l’emploi, par le biais d’entreprises adaptées ou de structures d’insertion par l’activité économique.

 

En 2021, 31% de la population carcérale, soit 20 000 personnes détenues travaillent chaque mois en moyenne, dont 9 000 au sein des ateliers. Près de 400 entreprises sont implantées en détention.