Homme peignant un mur

Renforcer la coopération entre les ministères du travail et de la justice pour favoriser l’insertion professionnelle des personnes suivies par la justice

Paru le 15 mars 2022

 

Brigitte Klinkert, Ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, chargée de l’Insertion et Eric Dupond-Moretti, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, se sont rendus vendredi 25 février 2022 à la maison d’arrêt d’Amiens pour mettre en valeur et renforcer la coopération entre les deux ministères dans le domaine de l’insertion professionnelle des personnes placées sous main de justice, et notamment des plus éloignées de l’emploi.

 

Feuille de route « Insérer pour lutter contre la récidive au bénéfice de tous »

Brigitte Klinkert et Eric Dupond-MorettiLes deux ministres ont signé une feuille de route pour 2022-2023, qui les engage sur un plan général d’actions à même de favoriser l’insertion professionnelle des personnes suivies par la Justice, majeures comme mineures, dans un objectif de prévention de la récidive.

Cette feuille de route s’articule autour de 4 grands axes visant à développer le parcours de formation et professionnel des personnes détenues, anticiper et préparer à la sortie de détention, accompagner les personnes suivies par la Justice en milieu ouvert comme fermé pour favoriser leur insertion durable sur le marché du travail, et améliorer la prise en charge spécifique du public mineur.

"Une feuille de route ambitieuse", a souligné Brigitte Klinkert, "à la hauteur des enjeux. Il s’agit d’offrir à chacun une seconde chance, au bénéfice de la société dans son ensemble."

 

Wallbreaker, une structure d’insertion par l’activité économique pour préparer la transition dedans/dehors

Visite ministérielle à la la maison d'arrêt d'Amiens, au sein de la SIAE WallbreakerA cette occasion a été inaugurée une SIAE (Structure d’insertion par l’activité économique) portée par l’association Wallbreaker. Implantée au sein de la maison d’arrêt depuis le février 2022, Wallbreaker forme et emploie des personnes détenues éloignées de l’emploi à la réparation de petits électroménagers. Les participants bénéficient également d’un accompagnement socio-professionnel ciblé sur la préparation à la transition dedans/dehors.

6 personnes détenues ont ainsi débuté un parcours de 6 mois avec Wallbreaker. Ils sont formés à contrôler l’état de fonctionnement des appareils, diagnostiquer une panne et restituer un produit réparé ou reconditionné. Forts de cette expérience dans le domaine porteur de l’économie circulaire, leur insertion professionnelle à leur sortie de détention sera facilitée.

Eric Dupond-Moretti, après quelques échanges avec les personnes détenues travaillant dans l'atelier, a réaffirmé son ambition : "revenir à au moins la moitié des personnes détenus travaillant, en diversifiant les modalités d'accès à l'emploi et en s'adaptant à tous les publics"

Les ministres ont chaleureusement félicité Morgane Keromnes, directrice de Wallbreaker, et son équipe, qui donnent aux opérateurs de la SIAE "des outils pour leur sortie".

Depuis 2016, 14 SIAE ont été ouvertes en détention. Wallbreaker est la 15e. 10 autres devraient ouvrir d’ici fin 2022.

 

Mieux accompagner les personnes détenues en situation de handicap avec l’APAJH

Enfin, une convention pour 2022-2024 entre l’APAJH (Association pour adultes et jeunes handicapés) et le ministère de la Justice a été signée pour davantage accompagner dans leur insertion professionnelle les personnes détenues en situation de handicap, mental comme physique.

L’ATIGIP favorise les parcours d’accompagnement du public placé sous main de justice handicapé en développant l’implantation, notamment en détention, de structures médico-sociales de type entreprises adaptées (EA) ou établissement et service d’aide par le travail (ESAT). Un ESAT expérimental, dirigé par l’APAJH, est ainsi implanté à la maison centrale d’Ensisheim, et deux projets d’entreprise adaptée, également portés par l’APAJH, sont prévus pour 2022.  11 autres projets sont en cours de développement.

 

Accroître l’offre d’emploi et de formation existante pour favoriser la réinsertion

L’activité professionnelle est fondamentale pour la réinsertion future des personnes incarcérées et la lutte contre la récidive.

En parallèle de la réforme du travail pénitentiaire, qui vise à rapprocher le statut du détenu travailleur de l’employé en milieu libre dès lors que cela permet de favoriser l’insertion professionnelle, l’État travaille à accroître l’offre d’emploi en détention et à diversifier les activités. Il s’agit de favoriser l’acquisition de compétences particulièrement valorisables sur le marché du travail (notamment dans les secteurs du numérique ou de l’économie sociale et solidaire), et de développer l’offre auprès des publics les plus éloignés de l’emploi.

En 2021, 31% de la population carcérale, soit 20 000 personnes détenues, travaillaient chaque mois en moyenne, dont 9000 au sein des ateliers. En 2020, 7% suivaient une formation.

 

Crédit photo : DICOM / MJ