Homme peignant un mur

Zoom sur le métier de référent territorial du TIG

Paru le 23 mai 2022

 

Dominique Blandin, référente territoriale du TIG en Savoie et Haute-SavoieDominique Blandin, référente territoriale du Travail dintérêt général (RT TIG) dans les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie, récemment partie à la retraite revient sur son parcours et la raison pour laquelle elle a choisi de finir sa carrière et tant que RT TIG. Loccasion pour vous présenter le métier de Référent Territorial du TIG.

 

  • Quel a été votre parcours ?

Assistante sociale de formation, j'ai très vite souhaité travailler en milieu spécialisé. Suite à des stages en centre éducatif pour mineurs, puis en CPAL (ancien nom des SPIP) et établissement pénitentiaire, j'ai opté rapidement pour une carrière au sein du Ministère de la Justice.

C'est ainsi que j'ai travaillé durant près de 40 ans au service de l'Administration Pénitentiaire en tant qu'assistante sociale, puis conseillère pénitentiaire d'insertion et de probation, avant de devenir référente territoriale du TIG pour les départements de la Savoie et Haute-Savoie.

 

  • Quelle est votre vision du métier de RT TIG ?

Le métier de référente territoriale du TIG a été un dernier challenge dans mon parcours professionnel. C'est un métier polyvalent qui fait le lien entre plusieurs corps de métier qui, actuellement, n'ont pas ou peu de passerelles entre eux (magistrats, SPIP, avocats,....) alors qu'ils œuvrent tous pour des mêmes causes. On le voit bien au niveau du TIG où chaque acteur a souvent une idée faussée ou une méconnaissance du fonctionnement des autres services qui interviennent dans ce même domaine.

Pour exercer le métier de référent territorial du TIG, il faut tout d'abord croire à l'importance du développement du TIG.

 

  • Tout le monde s'accorde sur le sens de cette peine, de la société civile aux structures d'accueil, en passant par les acteurs judiciaires. Pourquoi alors un recours aussi limité à cette peine ?

Le référent territorial du TIG est là pour rappeler ces contradictions et pour œuvrer à lever les blocages constatés.

Il faut pouvoir être à l'écoute de chacun, bien connaître le travail de terrain pour pouvoir l'expliquer à ceux qui en sont plus éloignés, savoir rassurer les structures d'accueil hésitantes... et surtout arriver à faire le lien entre les tribunaux qui prononcent les peines de TIG et les services PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) et SPIP (service pénitentiaire dinsertion et de probation) qui vont en assurer l'exécution et l'application sur les terrains.

C'est un métier qui nécessite d'être organisé et autonome, d'avoir le sens des initiatives et une bonne compréhension des enjeux, d'aimer le contact humain sans avoir peur de l'adversité, de savoir défendre ses convictions dans le respect des uns et des autres, de pouvoir trouver des solutions pour résoudre les problématiques rencontrées... Le fait de pouvoir intervenir à différents niveaux donne aussi toute la richesse de cette fonction.

 

  • Pourquoi avoir choisi le métier de RT TIG ?

Dans mon parcours professionnel, j'ai toujours pensé que le TIG était une des peines qui avait le plus de sens en matière de pédagogie, alliant sanction et réparation, tout en évitant une coupure avec la société civile.

Le TIG avait aussi une importance particulière pour moi dans la mesure où cette peine a été créée en 1983, au moment où je débutais ma carrière professionnelle. J'ai été alors à ce moment une "référente territoriale d'avant garde", ayant dû prospecter pour avoir des structures d'accueil, faire connaître nos missions, expliquer les valeurs éducatives du TIG, pour pouvoir donner aux magistrats la possibilité de le prononcer en audience.

Retrouver ces mêmes fonctions en fin de carrière avec des moyens plus modernes et plus importants a donc été pour moi une véritable opportunité de finaliser une boucle professionnelle.

 

  • Quelle est votre vision du TIG ?

Le TIG permet de réconcilier chaque acteur : société civile, structures d'accueil, magistrats, SPIP, PJJ, avocats, condamnés... avec la notion de justice. C'est sans doute la seule peine qui met tout le monde d'accord en matière de sens, et qui donne des résultats extrêmement encourageants pour lutter contre la récidive et favoriser l'insertion socio-professionnelle.

Alors qu'il existe depuis près de 40 ans, du fait de son utilisation encore limitée, le TIG reste encore aujourd'hui une véritable peine d'avenir, un véritable challenge à relever, un véritable moteur pour lutter contre les clivages en matière d'administration de la justice. Pouvoir travailler aussi bien sur le TIG individuel, collectif ou pédagogique indique aussi tout le potentiel encore possible pour son développement.

Et pour finir, je suis très enthousiaste de voir que cette peine du TIG "oubliée" durant de longues années, revient sur le devant de la scène prendre la place qu'elle mérite !