SPIP et PJJ, un partenariat complet pour le TIG avec la ville de Saint-Nazaire
On ne le sait pas toujours, mais le suivi des personnes condamnées à un travail d’intérêt général n’est pas exactement le même selon qu’il s’agisse d’un majeur ou d’un mineur. Pour l’un, il est confié au Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP), pour l’autre à la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ).
Pour les partenaires qui s’engagent à nos côtés et qui accueillent à la fois des majeurs et des mineurs, ce double partenariat est source de richesse et de complémentarité, mais il doit rester simple et fluide. Retour sur un partenariat exemplaire mis en place avec la Ville de Saint-Nazaire.
RT et CT : un binôme solidaire et efficace
La création de l’Agence du TIG et de l’insertion professionnelle (ATIGIP), en décembre 2018 a permis de porter les enjeux du TIG au plus près des services territoriaux du Ministère de la Justice : les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) pour les majeurs et les services de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) pour les mineurs.. L’Agence anime ainsi les deux réseaux territoriaux : 61 référents territoriaux du TIG (RT-TIG), placés dans les SPIP et dédiés à temps plein sur cette mission et 54 correspondants territoriaux du TIG (CT-TIG) pour la PJJ avec un temps partiel dédié à cette mission de développement du TIG.
Cette différence s’explique par une différence importance entre les mineurs et les majeurs. Par exemple, sur le département de Loire Atlantique (44), seulement 10% des TIG concernaient des personnes mineures en 2019.
L’efficacité de l’action de l’Agence s’appuie sur une collaboration étroite et efficace entre référent territorial et correspondant territorial. A Nantes, le binôme fonctionne à merveille entre Jeanne-Marie Jobert, RT TIG pour la Loire-Atlantique et Mme Nathalie Caillon, correspondante pour la PJJ et également compétente sur le département de la Vendée (85). La constitution du binôme s’est appuyée sur une « complémentarité entre une connaissance plus grande du territoire pour le CT, et un temps plus grand à consacrer au partenariat pour le RT», d’après Mme CAILLON CT-TIG 44/85.
«Très naturellement, des présentations conjointes ont été organisées. Elles nous ont permis de prendre notre place et d’être identifiées sur le terrain. L’échange d’expérience et de pratiques professionnelles permettent de rapprocher nos deux services sur un enjeu commun » ajoute Mme JOBERT, RT-TIG 44.
Une présentation de l’Agence et de ses missions s’est par exemple déroulée lors de la rencontre annuelle entre la Mairie de Saint-Nazaire et les services du Ministère de la Justice. Les tuteurs qui accueillent les personnes condamnées à un TIG y ont fait font part de leur expérience. D’après Madame CAILLON, CT-TIG 44-85 «Le nombre de TIG majeurs y est, bien sûr, plus important, cependant, les moyens mis en place par l’unité éducative locale maintiennent un lien de proximité et de qualité avec ces services : professionnels dédiés aux relations partenariales (tâche non exclusive) et un repérage précis des postes proposés avec une attention régulière sur les habilitations , une convention territoriale vient formaliser cette collaboration».
La Ville de Saint-Nazaire, un partenariat exemplaire
Propos de Jean-Luc SECHET, adjoint à la vie économique locale et à la tranquillité publique de la ville de Saint-Nazaire et relayés par M. DELVAL en charge du dossier TIG
Les services de la ville de Saint Nazaire accueillent des personnes en Travail d’Intérêt Général (TIG) et en Travail Non Rémunéré (TNR) depuis plus de 10 ans. Le dispositif a connu un tournant fin 2016, avec l’animation du dispositif par le service Médiation Prévention de la Délinquance de la direction Proximité Tranquillité Publique.
12 postes différents sont proposés dans 6 services différents. En 2019, sur 61 demandes, les services de la ville ont accueilli 41 personnes, pour 3226h réalisées. Sur les 20 TIG non démarrés en 2019, 9 ont été accueilli en 2020, 4 orientés sur une autre structure. Les services accueillants ont soutenu les candidatures spontanées à la ville, de 7 personnes, suite à un TIG. Deux d’entre elles ont été engagées sur des contrats à durée déterminée. « La personne accueillie s’est facilement intégré à l’équipe tout en restant dans la discrétion. On l’a reprise sur un contrat saisonnier aux espaces verts durant l’été » partage ainsi le service voirie.
93% des personnes accueillies sont majeures. Sur les 61 demandes, 13 situations ont été adressées par la PJJ, qui est très satisfaite du partenariat. « Cette expérience a été très positive pour le jeune accueuilli et c’est grâce à l’équipe qui a fait le nécessaire pour qu’il se sente « bien » mais aussi qui l’a « pris au sérieux » et lui a fait confiance…Cela faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé et il a su se saisir de cette opportunité pour opérer un réel tournant dans sa vie! Il continue dans cette démarche sérieuse et assidue d’insertion depuis » partage une éducatrice de la PJJ.
Un accompagnement adapté
La mise en place de ce dispositif nécessite un accompagnement spécifique des services accueillants. En septembre 2019, suite à ce travail, le service restauration a ouvert 5 postes supplémentaires. Le service « voirie » est passé de 2 à 3 équipes accueillantes. Le service IRAP (intervention rapide) s’est engagé dans le dispositif, en février 2019 ; en 9 mois, 12 personnes accueillies, dont 3 de la PJJ pour 951 H de TIG réalisées. Les services accueillent sur des temps différents : Les services propreté, festivités, restauration accueillent sur les horaires de bureau. Le service des sports : en soirée et le week-end et l’IRAP le week-end ainsi que toutes les vacances scolaires (sauf Noël).
Des outils proposés
Les méthodes de mise en œuvre du dispositif sont questionnées chaque année en vue de gagner en efficacité et également de pouvoir faciliter, fluidifier le travail de nos partenaires, les services de justice et celui des services accueillants. Afin d’évaluer de façon plus précise les impacts suite à l’accueil de TIG, une fiche d’évaluation recueille la parole du condamné et du service accueillant à la fin de la peine. Pour mieux répartir le travail dans l’année et d’augmenter la capacité d’accueil, nous avons mis en place d’un plan de charge par service.